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Les Piliers de la Terre

Un jeu de commande
Et oui, il n'y a pas que dans le monde du cinéma qu'il existe des films sur commande. Même chez nos voisins allemands cela existe. Le jeu a été commandé à Kosmos avec toute une gamme de produits dérivés autour de l'oeuvre de Ken Follett. Je ne l'ai pas lue, mais elle a dû remporter un franc succès pour en arriver à un tel marketing. A tel point d'ailleurs que le nom de Ken Follett apparaît en gros en haut de la couverture alors que les noms des auteurs du jeu figurent en tout petit en bas. Mais trêve de blabla et penchons-nous plutôt sur le contenu et les mécanismes.
La partie se déoule sur six tours pendant lesquels les joueurs vont devoir gagner le maximum de points de victoire. Chaque tour est divisé en trois phases.
Dans la première, les joueurs envoient leur main d'oeuvre chercher les matériaux de construction (bois, pierre, sable) et peuvent acheter les services d'un artisan. Les choix suivent un draft selon l'ordre du tour.
Puis, dans la deuxième phase, les joueurs vont placer leurs architectes (trois en tout) sur le plateau. Cette fois-ci, l'ordre de placement est déterminé aléatoirement en les piochant dans un sac. Mais, toute la tension de cette phase vient du fait que pour poser le premier pion pioché sur le plateau, le joueur devra débourser 7 Ors, puis 6 pour le deuxième etc. Si le joueur refuse de payer, alors l'architecte sera placé gratuitement, mais bien plus tard, une fois que tous les autres auront été joués.
Enfin, dans la troisième phase, on résoud simplement les actions des architectes dans un ordre prédéterminé indiqué sur le plateau (Evénement, ressources, impôts, recrutement d'artisans, achat vente de matériaux au marché, etc). Lors de l'étape de la construction de la cathédrale (presque à la fin du tour), les joueurs marquent des points de victoire grâce à leurs artisans qui transforment les matériaux de construction. En sachant que, plus on avance dans le jeu, plus les artisans recrutés seront efficaces.

 

L'avis de Guillaume

Première chose qui frappe lorsqu'on installe le jeu : c'est très beau. L'illustration fourmille de détails et tout ce petit univers de Kingsbridge semble prendre vie sous nos yeux. Les cartes sont également très belles. On est loin de la sobriété d'un Caylus ou d'un Age of Steam.
Au niveau du thème de la construction et du principe de placement des pions, certains pourraient penser à un plagiat de Caylus, version light. Or, il n'en est rien. Certes, on ne retrouve pas ici de mécanisme innovant. Mais simplement une addition parfaite de bonnes idées.
Les deux premières phases de jeu sont subtilement différentes et induisent de très nombreux choix à faire, dont la plupart doivent être réfléchis sur le long terme. Et c'est là tout le bonheur du jeu : on se retrouve devant un de ces jeux à l'allemande d'il y a quelques années où il n'est pas possible de tout faire, d'être présent partout. Il faut donc rapidement se focaliser sur une ou deux ressources, savoir si on vise les artisans qui transforment le métal en fin de partie (mais cela demande de stocker du métal dès les premiers tours, et surtout d'avoir la bourse pleine au début des tours 5 et 6), ou bien si on va plus simplement engranger de nombreux points de victoire en début et milieu de partie, mais il faudra ensuite bien gérer son avance sur l'adversaire...
A deux, le jeu ne propose bien entendu pas la même interaction qu'à quatre. Mais le contrôle sur le jeu est bien meilleur et permet d'élaborer de réelles stratégies. Surtout, cette configuration réduit considérablement le hasard de la pioche des architectes, véritable point faible du jeu à quatre joueurs.
Enfin, même si certains aspects du jeu sont figés d'une partie sur l'autre (ex : l'ordre croissant des artisans), plusieurs facteurs (hasard dans l'arrivée des événements et personnages) permettent des parties toujours renouvelées. Sans que cela ne modifie dans les grandes lignes les principales stratégies, les joueurs ont tout intérêt à s'adapter pour améliorer leur chances de victoire.
Enfin, pour ce qui est de l'immersion dans l'univers de Ken Follett, n'ayant pas lu les livres, je ne peux pas me prononcer. Mais les cartes semblent présenter toute une panoplie de personnages et d'événements qui ont sans doute un rapport avec la trame générale.

De la même manière que Pirates des Caraïbes avait créé la surprise dans le monde du cinéma, Les Piliers de la Terre nous prouve qu'un jeu peut être réussi même s'il s'agit au départ d'un simple produit marketing.
Enfin, si vous aimez les jeux de gestion, pour une fois que vous en avez un dont la configuration optimale est à deux joueurs, ne vous privez pas !

Guillaume LEMERY
Avril 2007
Après 5 à 10 parties jouées

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