Moguli | |
Sens dessus dessous
Moguli est un jeu abstrait initialement édité
dans une version bois par Clemens Gerhard qu'Abacus
nous propose dans une version carton moins luxueuse mais plus abordable.
C'est un jeu de connexions dans lequel les joueurs vont devoir faire
traverser le plateau à quatre pions parmi les cinq qu'ils
ont au départ. La particularité du jeu vient de son
plateau considéré comme ayant deux faces, mais une
seule face est visible par les joueurs. La topologie de l'autre
face se devine par rapport au recto des tuiles. Il existe en fait
seulement deux types de tuile. A leur tour, les joueurs doivent
déplacer un pion et faire pivoter une tuile dans l'ordre
qu'ils souhaitent. Le déplacement doit répondre à
certaines règles : un pion peut d'abord se déplacer
en surface, puis passer en souterrain (comme s'il se déplaçait
sur le verso du plateau), avant d'effectuer un nouveau déplacement
en surface. Au cours de son déplacement souterrain, le pion
doit passer sous un autre pion. S'il appartient à l'adversaire,
le joueur a le droit de faire pivoter une deuxième tuile.
L'avis de Guillaume
Que ce jeu fait mal à la tête... Il
demande une certaine gymnastique cérébrale et une
bonne représentation spatiale. Le mal de tête ne vient
pas de la profondeur du jeu, mais simplement de la recherche d'un
chemin pour un pion. Alors que
Kris Burm sait nous proposer des jeux aux règles simples
mais pleines de possibilités, on a plutôt le sentiment
contraire avec Moguli : une règle de déplacement
complexe pour finalement peu de possibilités de déplacement.
Le plateau est assez illisible et on regrette qu'Abacus n'ait pas
trouvé un moyen plus simple pour représenter les chemins
sur le verso des tuiles.
Ces deux défauts rebuteront la grande majorité des
joueurs, même parmi les plus acharnés qui voudraient
étudier plus avant les possibilités du jeu. Enfin,
côté matériel, avant la première partie,
vous devrez assemblez des cylindres de bois au centre des tuiles
(en carton très fort) pour faire pivoter les tuiles faiclement
pendant le jeu. Et bien, dîtes adieu à vos petits doigts
tant l'exercice est compliqué. C'est bien simple, j'ai renoncé
à les mettre.
Avec son plateau bi-face, Moguli partait sur une bonne idée et aurait pu apporter un peu de diversité dans le domaine des jeux de connexion. Mais sa réalisation ratée par Abacus et son manque de profondeur ne pourront que décevoir ses éventuels acquéreurs.
Mai 2005
Après 1 à 5 parties jouées