Kamon | |
Mana-connexion
Bruno Cathala fait une incursion dans les jeux abstraits, et qui plus est dans les jeux de connexions, voilà de quoi attirer notre curiosité.
Les joueurs vont devoir relier les bords opposés d'un hexagone, avec une contrainte : il n'est possible de jouer une pièce qu'à condition qu'elle partage le symbole ou la valeur de la pièce jouée préalablement par l'adversaire. Une condition de victoire alternative est de réaliser une boucle avec ses pièces.
L'avis de Guillaume
Normal pour un jeu édité par Jactalea, il est en cuir, et très agréable à manipuler. En plus ça change du bois. A la rédaction, on apprécie cette spécificité éditoriale.
Comme souvent avec un jeu abstrait et encore plus pour un jeu de connexions, la règle est on ne peut plus simple et sans ambiguité. Tant mieux, ça permet de démarrer presque aussitôt la première partie.
Bien sûr la limite imposée sur le choix des cases où jouer rappelle Mana du même éditeur. Et on peut retrouver le même travers : une tendance pour les joueurs à se laisser aller et suivre le flux du jeu, sans réellement anticiper, jusqu'à ce qu'un joueur se retrouve dans l'incapacité de jouer ou d'empêcher la victoire de son adversaire. Critique facile certes, mais c'est un trait qu'on retrouve facilement chez des non-joueurs. Pour les "vrais" joueurs que vous êtes (n'en doutons pas), votre sens de l'anticipation va par contre être mis à rude épreuve. Bien sûr, dans les premiers tours, il va surtout s'agir de placer ses pièces de manière optimale. Mais une fois arrivé en milieu de partie, vous n'y couperez pas, il faudra commencer à calculer sur plusieurs tours vos différentes options et contraindre l'adversaire à jouer les pièces qui vous mènent à la victoire. Cela est plus facile qu'il n'y paraît, car le plateau n'est pas très grand, et se retrouve vite congestionné, ce qui réduit d'autant vos options pour la victoire (impossibilité par exemple de joindre les bords, ou de faire une boucle).
Si Kamon est un jeu agréable les premières parties, grâce notamment aux contraintes imposées aux joueurs, et à la nécessaire anticipation que cela demande. Mais à la longue, le jeu manque de profondeur pour se renouveler suffisamment.
Guillaume LEMERY
Mars 2009
Après 5 Ã 10 parties jouées
Merci à Gigamic pour m'avoir fait parvenir gratuitement un exemplaire de ce jeu.