Il y a encore une semaine se tenait ce fantastique salon qu'est le Spiel d'Essen.

Si on dit le marché allemand en berne en ce moment, cela ne se ressentait pas sur les prix qui affichaient des niveaux incroyables encore cette année (la moyenne tournait autour de 35€ tout de même). Par contre, comme l'an dernier, il y avait de grands espaces pour jouer ce qui a permis de tester de nombreux jeux.
Petite déception tout de même : cette année, il ne semble pas qu'il y ait de jeux transcendants. Il est possible que je l'ai raté, mais j'en doute puisque c'est 7 Wonders qui finit tête du buzz Fairplay. Néanmoins, la qualité globale des jeux est bonne. S'il n'y a pas un jeu qui sort du lot, l'essentiel de ce que j'ai pu tester est d'un niveau plus que correct, même si cela donne l'impression que le marché se "casualise". Sans doute aussi pour reconquérir ce marché allemand, qui cherche un second souffle.

Au niveau des jeux à deux, le salon était particulièrement pauvre. On peut citer une réédition de Chinagold version luxe chez Bambus, Basilica (que je n'ai pas testé) et Caminos par l'auteur de Rumis et dont j'espère le plus grand bien.

Du côté des jeux testés, voici rapidement mes premières impressions :

  • 7 Wonders : Un petit jeu de draft très bien conçu avec une bonne dose d'interaction. Les parties sont rapides, et on en redemande. Bravo ! Le seul hic, c'est son prix, car 40€ sur le salon (ou 35€ auprès des boutiques en ligne françaises), c'est un peu cher payé. A un tarif plus honnête (~ 25€), ce jeu aurait sans doute rejoint ma ludothèque.
  • Factory Fun : Réédition d'un excellent jeu de plombier de Corné van Moorsel auto-édité il y a 3 ans. Il mêle agréablement rapidité et réflexion. Mais là encore, le jeu souffre d'un défaut : une réédition très cheap (le plateau est mal fini et se décolle facilement) vendu à prix d'or (35€). Je sanctionne donc ce choix d'édition en n'achetant pas le jeu.
  • Poseidon : Un jeu de la série 18XX qui se vante de propose des parties courtes. Pour cela, un nombre de tours limités, un mélange des bonnes idées des nombreux jeux de la série, et au final un jeu très plaisant. Par contre, après seulement une seule partie à 3, difficile de dire si le jeu tient ses promesses en terme de profondeur face aux autres jeux de la série.
  • The Resistance : Un sérieux concurrent aux Loups-garous de Thiercelieux. Jouable de 5 à 10 joueurs, sans élimination directe, aux parties courtes et animées, on en redemande. Espérons que ce jeu arrivera rapidement dans les boutiques françaises qui semblent être passées à côté.
  • 51ème état : Le nouveau jeu des Polonais de chez Portal. A la présentation des règles sur le stand, on a craint un 7 Wonders-like. Finalement le jeu est plus proche de Race for the Galaxy. Les parties sont toutefois plus longues, mais on y trouve quelques bonnes idées comme la manière d'ajouter des cartes à sa zone d'influence. Par contre, l'interaction directe semble limitée au draft en début de tour, et à l'utilisation de quelques cartes.
  • Navegador : Le nouveau jeu de Marc Gerdts, toujours basé sur le mécanisme de la roue qui assure des tours de jeu rapides et apporte une certaine fluidité aux parties. Le jeu est bien plus simple que toutes ses productions précédentes. De bonnes idées autour du marché, et de l'exploration. Maintenant, reste à vérifier que le jeu ne s'essouffle pas après quelques parties...
  • Fürstenfeld : L'an dernier, Friedman Friese nous avait servi un ElektroManager de premier choix. Cette année est plutôt en demi-teinte. Ce nouveau jeu n'apporte pas beaucoup de nouveautés et il est difficile de dire après une partie si on y reviendra. Pour autant les mécanismes sont simples et des choix doivent être faits, mais d'un autre côté, le jeu dépend du hasard de la pioche (limitable avec la règle experte) et d'autres choix sont totalement automatiques.
  • Mord im Arrosa : Le jeu part sur une excellente idée (un meurtre est commis dans un immeuble et il va falloir mener l'enquête) : tout est basé sur l'écoute de cubes qu'on jette dans la tour. Le hic, c'est que la règle bâtie autour de cette idée tient difficilement la route, et on jette beaucoup de cubes dedans pour finalement pas grand chose (et en plus après avoir mis dix cubes dans la tour, difficile de compter sur sa mémoire...)
  • Survive : Réédition d'un classique du genre de jeux d'enfoirés. Le look très flashy n'inspirera peut-être pas les joueurs au premier abord, mais les parties sont très agréables. Le but est de sauver le maximum de ses pions pris au piège sur une île qui est engloutie par les flots et entouré de requins, baleines et autres serpents de mers affamés. Tous les coups sont permis, et les alliances sont aussi brèves qu'imprévues. Un excellent choix pour une famille avec des enfants d'une dizaine d'années.

Du côté des jeux pour enfants, ce fut une grosse déception. Rien de bien original à se mettre sous la dent cette année. Le nouveau Drei Magier est un cran en dessous du Labyrinthe Magique, chez Haba, le Kinderspiel n'est rien de plus qu'un jeu de billes, et la nouveauté Amigo, Voll in Fahrt, s'est finalement révélé complexe et un peu long.