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Utopia
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Des truands au gouvernement...
Utopia avait au départ un thème tout à fait différent, puisqu'il s'agissait de gangsters prenant le contrôle des quartiers de Chicago.
Ceci étant dit, la mécanique n'a pas changé, et au niveau réalisation le jeu en jette pas mal avec son plateau coloré et ses bâtiments en résine.
Les joueurs vont donc devoir accueillir dans les quartiers de la ville des représentants d'autres civilisations. Ce qui leur permettra ensuite de construire des bâtiments, générateurs de points de victoire. Un tour de jeu se découpe en deux phases bien distinctes : l'arrivée des représentants, où on pioche des pions, puis c'est au joueur de les placer dans les quartiers. Puis, une phase d'actions avec la pioche de cartes qui permettront d'influer sur le plateau (déplacement de pions, modification du tableau des points de victoire, etc.). A noter qu'à n'importe quel moment de ces deux phases un joueur peut décider d'édifier un bâtiment (avec trois représentants d'une même civilisation sur le même emplacement) ou une merveille (avec un représentant de chaque civilisation dans le même quartier). Les merveilles rapportent des points immédiatement. A la fin de chaque tour, les joueurs marquent les points qui correspondent aux bâtiments qu'ils ont construit (). Dès qu'un joueur atteint les soixante points de victoire, c'est la fin de la partie, et celui qui a le plus gros score gagne la partie.
L'avis de Guillaume
L'illustration de la boîte donne le ton : le jeu est beau. C'est très coloré, et les bâtiments en résine renforcent l'envie de jouer (et le prix final aussi, mais on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre), et finalement, après quelques parties, je pense que Matagot a fait le bon choix : le plaisir de jeu n'en est que meilleur.
Au niveau de la règle, elle est bien écrite, et tient sur quatre pages, alors qu'elle est très simple. Donc elle est bien détaillée, et il n'y a aucune ambiguité possible. C'est agréable, surtout que ces derniers temps, j'ai l'impression que la tendance est plutôt aux règles imprécises.
Bon, et le jeu dans tout ça ? Il faut avouer que c'est bien foutu. Il y a pas mal de hasard avec la pioche des représentants (cela dit en passant, le petit sac de la pioche est trop petit et peu agréable, mais on a vite fait de le remplacer) et celle des cartes, mais pour autant, les joueurs ont des choix à faire, et mieux vaut légèrement anticiper ce qu'on fera aux prochains tours pour optimiser ses coups.
Ces choix sont possibles grâce aux nombreuses possibilités d'utiliser ses cartes (déplacements, modification du tableau des scores, marquer des points de victoire). Et le fait de limiter la main des joueurs à cinq cartes en fin de tour rend la phase d'actions particulièrement dynamique.
Enfin, Les stratégies possibles ne sont pas forcément bien nombreuses, et les merveilles peuvent sembler attractives lors des premières parties, mais se retrouvent délaissées avec le temps.
A deux, la bonne idée a été de réduire la carte d'un quart. Mais cela reste trop grand pour qu'une forte interaction se mette en place au niveau de la construction des bâtiments. Elle reste par contre présente au niveau du tableau des scores.
L'autre souci, c'est la règle sur la défausse de cartes pour le premier joueur, qui doit chaque tour se défausser de deux cartes, quand son adversaire les conserve toutes. Cela permet souvent au deuxième de se placer en embuscade juste derrière son adversaire au niveau du score (très facile puisqu'il joue après lui et peut donc toujours calculer les scores) et utiliser l'avantage de ses cartes supplémentaires lors du dernier tour. Ceci dit, on a testé une variante où le premier ne défausserait qu'une carte, sans grand changement.
Au final, Utopia est une agréable surprise : la réalisation est impeccable, le jeu laisse finalement pas mal de choix aux joueurs malgré le hasard fortement présent et les parties sont agréables même si on aurait aimé un peu plus d'interactions.
Peut-être un peu cher pour n'y jouer qu'à deux, mais sachez qu'il est tout aussi intéressant à trois ou quatre.
Guillaume LEMERY
Mars 2008
Après 5 à 10 parties jouées
Merci aux Editions du Matagot pour m'avoir fait parvenir gratuitement un exemplaire de ce jeu.
