Attika | |
La Grèce antique
Sorti à Essen en 2003, ce jeu était alors passé
assez inaperçu. Et puis, petit à petit les avis sont
parus, et le jeu est présenté dans l'ensemble comme
une réussite. J'ai donc voulu en savoir plus...
Vous êtes à la tête d'une grande cité
de la Grèce antique, que vous allez devoir construire le
plus rapidement possible.
J'aime beaucoup l'illustration de la boîte qui utilise le
même cadrage que pour une belle photographie. A l'intérieur,
il y a beaucoup de pions en cartons, quatre plateaux un peu légers,
des amphores en bois, et surtout un fond de boîte thermoformé
qui permet de ranger tous les éléments du jeu dans
un emplacement précis. Un confort appréciable...
Les grandes cités
Le jeu est composé de grandes tuiles paysages hexagonales, composées d'hexagones soient blancs soient avec un élément de paysage (mer, forêt, colline ou montagne). Selon le nombre de joueurs, on en pose un certain nombre au centre de la table (quatre pour deux joueurs). On positionne alors les lieux saints. Puis, chaque joueur prend un plateau de jeu sur lequel sont indiquées les constructions qu'il va devoir faire. A côté de celui-ci, il dispose quatre piles de bâtiments face cachée dont il prend les premières tuiles. Il pioche également des cartes paysages.
A son tour, un joueur peut piocher deux tuiles bâtiments
ou poser trois constructions. Quand il pioche une tuile, il peut
soit la placer en jeu directement (en respectant les règles
de construction), soit la placer sur son plateau pour la construire
plus tard. S'il a pioché la dernière tuile d'une pile,
il doit alors piocher une tuile paysage qu'il place où il
veut dans le jeu.
Pour construire un bâtiment, le principe est assez simple
: sur chaque tuile est indiqué un coût avec des icônes
de paysage (colline, montagne, mer et forêt). Quand le joueur
place son bâtiment, il décompte du coût tous
les paysages déjà présents sur la case de construction
ainsi que sur les cases alentour. Puis il complète avec des
cartes de sa main. S'il ne possède pas de carte d'un certain
type, il lui est alors possible d'échanger deux cartes (identiques
ou non) pour ce type de paysage. Mais il est également possible
de poser gratuitement une tuile : sur le plateau est indiqué
l'ordre de construction des bâtiments par des flêches.
Ainsi, s'il pose une tuile à côté du bâtiment
d'où part la flêche, il le fait gratuitement.
Les bâtiments placés côte à côte
forment une colonie. Si le joueur place une tuile de manière
à fonder une nouvelle colonie, il doit payer un supplément
d'une ressource par colonie déjà présente.
Ceci a pour effet de limiter la dispersion des joueurs sur le plateau.
Enfin, sur le plateau sont représentés sept groupes
de construction. Quand un joueur a construit tous les bâtiments
d'un groupe et qu'ils sont adjacents, alors il gagne une amphore.
Les amphores peuvent être utilisées à tout moment
pour obtenir une action supplémentaire (pioche ou pose).
Un bonus non négligeable, surtout en fin de partie.
Il est également possible de piocher une carte paysage au
lieu de prendre un bâtiment ou de construire.
Dès qu'un joueur a réussi à placer ses trente bâtiments, il gagne la partie. Il est également possible de gagner en reliant deux lieux saints par ses constructions, ce qui n'arrive jamais à deux si l'adversaire reste vigilant.
L'avis de Guillaume
Nous avons clairement affaire à un jeu d'optimisation
de placement. Toute la subtilité du jeu réside dans
la préparation des constructions pour que celles-ci se fassent
le plus vite possible et au moindre coût.
Bien que le hasard soit omniprésent, il ne perturbe le jeu,
car il ne remet pas en cause une bonne programmation de construction.
Il est vrai que l'interaction est limitée et qu'on se développe
chacun dans son coin, mais il est quand même possible d'aller
construire quelques bâtiments près de l'adversaire
afin de l'empêcher de bénéficier de constructions
gratuites ou d'amphores...
De plus, les parties sont rapides et on est tenté d'en enchaîner
une après la première.
Le seul bémol vient du manque de marqueurs à placer
sur le plateau pour se rappeler quelles constructions ont déjà
été faites. Il faut alors se servir dans un autre
jeu...
Attika a tout pour séduire un large public : règles simples, jeu intelligent où les soucis d'optimisation vous apporteront quelques choix difficiles (construire tout de suite, ou attendre un peu et l'avoir gratuitement ?), parties rapides et intéressantes autant à deux joueurs qu'à plus. Et surtout, un jeu dont on retire beaucoup de plaisir.