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Retour sur le Spiel '13

Une fois de plus, je me suis envolé pour le salon Spiel '13 qui se tenait dans la ville d'Essen en Allemagne. Petite particularité cette année, j'y allais avec un casquette d'auteur pour présenter mon jeu Zombie 15', une casquette de podcaster pour Proxi Jeux et une (petite) casquette de joueurs pour y trouver des jeux susceptibles de m'intéresser.

Le salon a une fois de plus rencontré un énorme succès puisque l'organisateur a enregistré plus de 156 000 visiteurs (contre 148 000 l'an dernier, une belle progression). A noter que cette année, le salon avait changé de Halls, les anciens étant prévus d'être reconstruits (si j'ai bien suivi). Du coup, il y avait plus d'espace pour jouer (48 000m2), mais surtout tous nos repères et habitudes des années précédentes étaient bousculés. Bien que dérangeant le premier jour car tout le salon tenait en trois grands halls, il faut bien avouer que la nouvelle organisation a gagné en praticité et il est beaucoup plus facile d'aller d'un bout à l'autre en peu de temps et ainsi de pouvoir tenir ses horaires de rendez-vous.

Si 2012 m'avait fait une forte impression et était un bon cru (beaucoup de jeux achetés l'an dernier trônent encore fièrement sur mes étagères), je reste dubitatif sur la production de cette année. Tout d'abord car on assiste à un marché allemand qui peine à se renouveler, et des pays d'Europe de l'est qui n'ont pas encore atteint leur pleine maturité. Certes ils ont de bonnes idées (encore que beaucoup de jeux ont des thèmes guerriers), mais l'équilibrage général est encore à revoir. Mais je ne doute pas qu'ils faudra compter sur eux dans quelques années.
C'est finalement les francophones qui semblent aujourd'hui les plus parés pour le marché actuel : des jeux aux thèmes (et graphismes) forts, sans proposer de la gestion et des cubes en bois à outrance, des illustrateurs qui s'exportent de plus en plus (Marie Cardouat pour Steam Park, Pierô chez Mattel...), et je ne parle même plus des auteurs avec en fer de lance, Hanabi d'Antoine Bauza qui a raflé le Spiel des Jahres cette année (une première pour un jeu de cartes vendu à moins de 10€), ce qui lui a déjà permis de se vendre à près de 500 000 exemplaires !
Si j'ai le temps dans les prochaines semaines, je reviendrai dans un article plus argumenté sur ma perception des évolutions du marché actuel qui sature des jeux de gestion parfois trop froids.

Sur le plan personnel, mon salon s'est réparti entre des rencontres riches pour Proxi-Jeux avec quelques auteurs et éditeurs. Et surtout, j'ai passé la moitié du temps sur le stand tout jaune (et ipossible à manquer) de Iello pour y présenter Zombie 15', mon jeu de zombies frénétique qui paraîtra début 2014. L'accueil par le public a été incroyable (ex: l'avis de Martin Vidberg) et c'était bien dommage qu'il n'y ait pas eu quelques centaines de boîtes à vendre car elles se seraient écoulées comme des petits pains !

Avec tout ça, j'ai eu très peu de temps pour fureter et dégoter des perles introuvables post-salon. Néanmoins, voici quelques retours sur les jeux testés :

  • Steam Park : Un jeu de gestion dans lequel les actions à réaliser sont définies par des jets de dés frénétiques en début de tour. Quelques bonnes idées, mais je n'ai pas été convaincu.
  • S-Evolution : Un jeu de plis pour retracer l'évolution de l'humanité. Une auto-édition et ça se sent, le jeu manque de règlages et de finitions. Nous ne sommes pas allés au bout de la partie.
  • Das Labyrinth des Pharao : Un jeu à la Take it Easy dans lequel les joueurs optimisent un labyrinthe dans une pyramide afin de trouver le maximum de trèsors. Bien aimé, ramené et joué en famille. Bon pick ! Il sera difficile à trouver en France.
  • Space Cadets Dice Duel : Un jeu un peu fou où deux équipes s'affrontent pour détruire le vaisseau adverse. On y lance des pelletées de dés, ça crie, ça hurle (Fire one !) et au final on passe un bon moment, mais je doute un peu de la rejouabilité.
  • Yôkaï no mori : Une introduction au Shogi grâce à Ferti, on en reparle dans la semaine.

En parallèle j'ai eu de très bons échos sur de nombreux jeux qui passeront progressivement sur ma table de tests :

  • Lewis & Clark : En rupture dès le samedi malgré les 600 boîtes disponibles en début de salon.
  • Russian Railroads, de la pose d'ouvriers et des choix à revendre (déjà deux parties depuis mon retour du salon. Critique à venir très prochainement).
  • Caverna, le reboot d'Agricola (mais un peu cher et trop de matos à mon goût)
  • La Route du Verre, le nouveau Rosenberg
  • Bruxelles 1893, je fais entièrement confiance à Pearl Games (en rupture aussi)
  • Concordia, le nouveau Mac Gerdts, qui a remplacé la roue par des cartes Action (et un peu de deck-building, mais ça reste très léger)

Enfin, n'oublions pas quelques rééditions de jeux qui ont déjà été chroniqués (et appréciés) ici :

  • Armadöra : Réédition de Nuggets avec des pouvoirs spéciaux et des graphismes beaucoup plus sympas
  • Glastonbury signe le grand retour de Kupferkessel Co dans une version jouable à quatre joueurs.

Report du Spiel 2012 à Essen

Comme chaque année, je suis parti quelques jours à Essen pour le salon international du jeu, le Spiel 2012. Si certains d'entre vous ne connaissent pas encore, c'est un lieu de pélerinage obligatoire pour tout joueur passionné. C'est là-bas que se retrouvent concentré pendant 4 jours les acteurs majeurs du jeu de société dans le monde, ou en tout cas en Europe.
Le salon s'étend sur 46 000m2et accueille plus de 400 exposants et près de 150 000 visiteurs sur les quatre jours !

Cette année, j'aurai pu jouer à de nombreux jeux, et fait beaucoup de rencontres. En effet, et même si cela peut paraître paradoxal, c'est finalement en Allemagne que je revois certaines connaissances comme François et Murielle de Ludigaume que j'ai plaisir à retrouver chaque année pour s'échanger nos impressions.

Que peut-on retenir de cette édition 2012 ? Comme à chaque fois, tout le monde attendait LA révélation, mais ce n'est pas cette année qu'on a pu trouver un Dominion ou un 7 Wonders. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y avait rien d'intéressant, au contraire.

Tout d'abord les pays de l'est sont de plus en plus présents sur le salon, et apportent leur touche d'originalité sur le marché du jeu. Les Italiens sont également présents. C'est plus discret car ils ont peu d'éditeurs, mais les auteurs se cachent chez beaucoup d'éditeurs européens (Tzolkin, Oddville par exemple...).

J'ai dit que j'avais pu beaucoup jouer cette année, voici donc mes retours sur mes jeux testés :

  • 1984 : Animal Farm : Un jeu de négociations mais qui ne reprend pas assez le thème tiré des livres éponymes.
  • Blackrock City : Un jeu de mise sur le thème du western. Un thème qui est bien rendu. On a beaucoup aimé.
  • Chasse en folie : Un jeu de cartes simultané sur le thème de la chaîne alimentaire
  • Briefcase : Un deck-building game sur le thème des entreprises. Il aurait pu être bien, mais la règle manque d'une étape d'épuration, ce qui provoque des tours où on ne peut rien fair. Il m'a juste donné envie de rejouer à Eminent Domains (pour lequel il faut que je vous écrive une critique disant tout le bien que j'en pense)
  • CO2 : Un jeu de gestion différent de la production actuelle (on ne gère pas de ressources directement, et les choix des joueurs ontune influence sur le climat). Prometteur...
  • Escape : Un jeu coopératif avec des dés et une bande son qui n'a pas du tout convaincu. Heureusement, une partie ne dure que 10 minutes. Etrangement, ce jeu arrive en tête du classement du salon du BoardGameGeek
  • Food Chain : Un jeu estonien sur la chaîne alimentaire (pour changer). Un jeu simple mais bien réalisé.
  • Northwest Passage : Un jeu de course sur le thème du passage dans les glaces entre les deux océans. Malgré une présentation un peu austère (à mon goût)on y trouve de bonnes idées, des cartes actions pour équilibrer un peu le jeu (si si). Jouable de deux à quatre joueurs. Une agréable surprise.
  • Oddville : Un jeu de construction de ville malin, pas cher et qui prend peu de place. On en reparle bientôt.
  • Perplexus Twist : Le nouveau Perplexus, avec une nouveauté : une manette de chaque côté du globe pour faire tourner le circuit. Il se place entre le Perplexus Original et le Perplexus Epic.
  • Riff Raff : Un jeu d'équilibre comme seul Zoch en a la recette. La bonne idée, outre le mécanisme de balancier du bateau, c'est le choix des cartes qui détermine à la fois l'emplacement et l'ordre du tour. C'est très malin. Mais cela reste un jeu d'équilibre (sans doute le meilleur), donc que l'on ne sort pas si souvent, ce qui est en décalage avec son prix élevé (45€ sur le salon). Il arrivera prochainement en France grâce à Gigamic.
  • Sheepdogs : Un jeu familial agréable aux grosses figurines en bois. Pourtant, même si les idées sont bonnes, il manque la petite étincelle qui fait qu'on achète le jeu après la partie de test.
  • Super Farmer Rancho : Un jeu pour enfants tout mignon basé sur le décompte mais qui souffre de trop de hasard dû aux dés. Sans doute répétitif à la longue.
  • The Great Zimbabwe : Le nouveau Splotter. Un bon gros jeu de gestion qui reprend les principaux ingrédients des jeux Splotter : de la transformation de ressources et une bonne part d'interaction. Un jeu intelligent, mais dont la lecture du plateau n'est pas simple, et complique inutilement le jeu.
  • Tzolkin, le calendrier Maya : Un jeu de gestion à pose d'ouvriers dont l'originalité est un mécanisme d'engrenage. Correct, mais pas transcendant.

Si mon "butin" de l'année peut paraître un peu léger, je vous rassure, c'est que je vais me procurer les autres nouveautés auprès des boutiques françaises. Ont ainsi retenu mon attention :

  • Western Town :un jeu de gestion français qui offre une bonne dose d'interaction
  • Fremde Federn, le nouveau Friedman Friese avec du DBG inside !
  • CO2
  • Keyflower, parce que je n'ai pas pu le tester sur place et que je suis curieux de voir ce que nous a concocté l'auteur
  • Homesteaders parce que beaucoup autour de moi me le conseillent
  • Gingkopolis
  • Myrmes

Et puis, comme on est nombreux à partir là-bas, on est aussi nombreux à publier nos impressions. Je vous invite donc à découvrir d'autres reports :

Essen 2011

L'édition 2011 du salon international des jeux Spiel qui se tenait à Essen du 20 au 23 octobre aura été un très bon cru.
J'ai ramené pas moins de 21 jeux (dont 10 nouveautés)...

Cette année a été marquée par une affluence en retrait (147 000 visiteurs contre 154 000 l'an dernier) notamment dû au fait que le salon se tenait avant les vacances scolaires allemandes. Résultat : un salon très agréable les jeudis et vendredis, mais beaucoup trop blindé le samedi pour pouvoir vraiment en profiter :(

D'autre part, le salon continue de prendre de l'importance au niveau international (48% des exposants n'étaient pas allemands), avec une présence de plus en plus de pays européens. Ce qui pousse le salon dans de nouveaux halls, et l'annonce de pas moins de 750 jeux ! L'inconvénient, c'est qu'il devient de plus en plus difficile d'en faire le tour. On se consolera en se disant que si on a raté LE jeu du salon, celui-ci aura de fortes chances d'être réédité l'année d'après, et souvent en plus grosse quantité.

Contrepartie de cette production abondante de jeux : il y en a qui restent sur le carreau. A tel point que des jeux sortis l'année dernière étaient déjà bradés à 10€ ! Tant mieux pour les joueurs (j'ai pu ramener De Vulgari Eloquentia par exemple), mais c'est aussi dommage pour les auteurs et éditeurs qui ont dépensé leur énergie, sans résultat.

Il était peut-être un peu plus difficile de jouer que l'année dernière. J'ai toutefois pu essayer tout type de jeux. Voici mes impressions :

The City de Tom Lehmann chez Amigo est un Race for the Galaxy simplifié. C'est une réussite pour un jeu famillial (on retrouve les concepts de base, sans toute la complexité des actions et des icônes). Par contre, le hasard y a tout de même une bonne part, et il y a moins de possibilité de le gérer. Il faut donc le prendre pour ce qu'il est et il sera parfait pour initier des enfants à ce type de jeu. Pour ma part, comme il y a un peu de texte sur les cartes, j'attendrai l'arrivée d'une version française pour l'ajouter à ma ludothèque.

Dungeon Petz est une agréable surprise. Comme beaucoup, j'avais été déçu par Dungeon Lords. Alors qu'ici, on a un véritable jeu de gestion avec certes une petite part de hasard, mais surtout beaucoup de choix, de pression et même de l'interaction. Et cerise sur le gâteau, le jeu tourne superbement bien à trois, ce qui est plutôt rare. Un avis plus complet suivra sûrement dans les prochains mois quand j'aurai eu l'occasion d'y jouer à deux.

Aquileia chez Zoch n'a rien de convaincant. En gros, le jeu reprend la recette éprouvée du placement de pions comme dans Les Piliers de la Terre, et y ajoute une grosse dose de hasard dans la résolution de nombreuses actions, ce qui vient ruiner les bonnes idées du jeu (la gestion de trois monnaies par exemple).

Je passe sur Rumble in the house qui s'explique en une minute, se joue en deux, mais ne propose aucun choix, et qui n'a donc aucun intérêt (ils feraient mieux de rééditer Ab in den Pool).

Innovation paru chez Iello juste à temps, est un jeu de cartes de Carl Chudyk (l'auteur de Gloire de Rome). Là aussi, les cartes peuvent être utilisées de plusieurs façons, et ont de nombreux effets dont les conséquences sont difficiles à cerner lors de la première partie. A rejouer quelques parties donc avant d'avoir un avis un peu mieux défini.

Last call était un jeu que j'ai raté l'an dernier, et qui est très agréable à jouer. Sur un thème assez simple de réalisations de commandes de cocktails, il a l'avantage d'offrir des parties rapides, rythmées et pleines d'interaction. Son seul défaut, c'est d'être difficile à trouver en France.

Trajan de Stefan Feld aura été un des principaux buzz du salon (avec Tournay). J'en ai donc ramené une boîte. Après une première partie, on reconnaît la patte de l'auteur, mais le jeu est très froid avec un thème plaqué. Mais il y a un nombre important de façon de marquer des points de victoire, de très nombreux choix, et un mécanisme de choix des actions assez proches du système de la roue de Mac Gerdts. Bref, il y a du potentiel.

Upon a salty ocean est un jeu de gestion assez simple dans lequel les joueurs devront profiter du sel qu'ils produisent pour pêcher (et saler les poissons) et ainsi participer au développement de la ville de Rouen. La première partie à deux m'a laissé un peu sur ma faim, car ça manque de pression. A rejouer donc.

Les Italiens de Cranio étaient encore une fois présents avec cette fois-ci Dungeon Fighter. C'est un jeu d'exploration de donjon (dungeon crawl) qui suit le triptyque porte, monstre trésor, mais dans lequel les combats sont résolus en jetant les dés sur une cible placée sur la table. Les effets des salles, monstres et armes influent sur la façon de lancer le dé. Bref, c'est fun, on rigole, mais pour autant le jeu est difficile et tout jet raté est sanctionné par une perte de points de vie, ce qui fait tout de suite moins rire ;)

Infarkt fut une surprise : la boîte montrant une infirmière en panique, ne laisse pas du tout présager du jeu. C'est un jeu de gestion où il faut être le dernier survivant. Les joueurs doivent gérer leur santé à travers le diabète, la pression artérielle, le cancer, la dépression etc. Et toutes les actions que feront les joueurs influeront sur ces indicateurs (travailler permet de gagner de l'argent, mais cela fait déprimer. L'argent servira à acheter à manger et des médocs. Et au niveau de la nourriture, il y a de la bonne nourriture qui fera baisser les indicateurs, et la mauvaise que vous n'hésiterez pas à servir aux autres joueurs lorsque vous organiserez une petite fête chez vous, etc.). Il y a une part de hasard, le thème est glauque et les illustrations un peu flashy. Mais si on le prend pour ce qu'il est, c'est à dire pour passer un bon moment entre amis, c'est très bien.

Confusion est un jeu abstrait et de déduction pour deux joueurs de Robert Abbott (qui a aussi fait Code 777) assez particulier : vous devez amener des documents secrets dans le camp adverse, seulement vous ne savez pas comment se déplacent vos pièces, mais celles de l'adversaire. Un jeu où il est difficile de défendre et qui demande plusieurs parties pour être maîtrisé.

La nouvelle extension de Dominion, Hinterlands amène encore tout un lot de nouveautés, en jouant notamment sur la défausse des cartes. L'autre nouveauté c'est que certaines cartes produisent un effet dès qu'elles sont achetées. Bref, pour les fans du jeu, c'est extension est tout aussi réussie que les précédentes.

Enfin, l'équipe de Serious Poulp m'a présenté Steam Torpedo, un jeu de bataille de sous-marin pour deux joueurs. Un sous-marin est constitué de dix tuiles qui représentent ses compartiments avec des effets. La boîte de base permet de construire deux sous-marins, et des extensions arriveront prochainement pour étoffer tout ça. Le jeu a l'air prometteur, mais n'a toujours pas pu débarquer en boutique à cause d'un retard dans sa fabrication. On en reparle très prochainement.

Au final, une excellente édition pour moi (les deux années précédentes, j'étais moins enthousiaste), où j'ai ramené plein de bonnes choses, et où j'imagine je suis passé à côté de plein d'autres perles que je me procurerai dans les prochains mois.

Essen 2010 - Court reportage

Il y a encore une semaine se tenait ce fantastique salon qu'est le Spiel d'Essen.

Si on dit le marché allemand en berne en ce moment, cela ne se ressentait pas sur les prix qui affichaient des niveaux incroyables encore cette année (la moyenne tournait autour de 35€ tout de même). Par contre, comme l'an dernier, il y avait de grands espaces pour jouer ce qui a permis de tester de nombreux jeux.
Petite déception tout de même : cette année, il ne semble pas qu'il y ait de jeux transcendants. Il est possible que je l'ai raté, mais j'en doute puisque c'est 7 Wonders qui finit tête du buzz Fairplay. Néanmoins, la qualité globale des jeux est bonne. S'il n'y a pas un jeu qui sort du lot, l'essentiel de ce que j'ai pu tester est d'un niveau plus que correct, même si cela donne l'impression que le marché se "casualise". Sans doute aussi pour reconquérir ce marché allemand, qui cherche un second souffle.

Au niveau des jeux à deux, le salon était particulièrement pauvre. On peut citer une réédition de Chinagold version luxe chez Bambus, Basilica (que je n'ai pas testé) et Caminos par l'auteur de Rumis et dont j'espère le plus grand bien.

Du côté des jeux testés, voici rapidement mes premières impressions :

  • 7 Wonders : Un petit jeu de draft très bien conçu avec une bonne dose d'interaction. Les parties sont rapides, et on en redemande. Bravo ! Le seul hic, c'est son prix, car 40€ sur le salon (ou 35€ auprès des boutiques en ligne françaises), c'est un peu cher payé. A un tarif plus honnête (~ 25€), ce jeu aurait sans doute rejoint ma ludothèque.
  • Factory Fun : Réédition d'un excellent jeu de plombier de Corné van Moorsel auto-édité il y a 3 ans. Il mêle agréablement rapidité et réflexion. Mais là encore, le jeu souffre d'un défaut : une réédition très cheap (le plateau est mal fini et se décolle facilement) vendu à prix d'or (35€). Je sanctionne donc ce choix d'édition en n'achetant pas le jeu.
  • Poseidon : Un jeu de la série 18XX qui se vante de propose des parties courtes. Pour cela, un nombre de tours limités, un mélange des bonnes idées des nombreux jeux de la série, et au final un jeu très plaisant. Par contre, après seulement une seule partie à 3, difficile de dire si le jeu tient ses promesses en terme de profondeur face aux autres jeux de la série.
  • The Resistance : Un sérieux concurrent aux Loups-garous de Thiercelieux. Jouable de 5 à 10 joueurs, sans élimination directe, aux parties courtes et animées, on en redemande. Espérons que ce jeu arrivera rapidement dans les boutiques françaises qui semblent être passées à côté.
  • 51ème état : Le nouveau jeu des Polonais de chez Portal. A la présentation des règles sur le stand, on a craint un 7 Wonders-like. Finalement le jeu est plus proche de Race for the Galaxy. Les parties sont toutefois plus longues, mais on y trouve quelques bonnes idées comme la manière d'ajouter des cartes à sa zone d'influence. Par contre, l'interaction directe semble limitée au draft en début de tour, et à l'utilisation de quelques cartes.
  • Navegador : Le nouveau jeu de Marc Gerdts, toujours basé sur le mécanisme de la roue qui assure des tours de jeu rapides et apporte une certaine fluidité aux parties. Le jeu est bien plus simple que toutes ses productions précédentes. De bonnes idées autour du marché, et de l'exploration. Maintenant, reste à vérifier que le jeu ne s'essouffle pas après quelques parties...
  • Fürstenfeld : L'an dernier, Friedman Friese nous avait servi un ElektroManager de premier choix. Cette année est plutôt en demi-teinte. Ce nouveau jeu n'apporte pas beaucoup de nouveautés et il est difficile de dire après une partie si on y reviendra. Pour autant les mécanismes sont simples et des choix doivent être faits, mais d'un autre côté, le jeu dépend du hasard de la pioche (limitable avec la règle experte) et d'autres choix sont totalement automatiques.
  • Mord im Arrosa : Le jeu part sur une excellente idée (un meurtre est commis dans un immeuble et il va falloir mener l'enquête) : tout est basé sur l'écoute de cubes qu'on jette dans la tour. Le hic, c'est que la règle bâtie autour de cette idée tient difficilement la route, et on jette beaucoup de cubes dedans pour finalement pas grand chose (et en plus après avoir mis dix cubes dans la tour, difficile de compter sur sa mémoire...)
  • Survive : Réédition d'un classique du genre de jeux d'enfoirés. Le look très flashy n'inspirera peut-être pas les joueurs au premier abord, mais les parties sont très agréables. Le but est de sauver le maximum de ses pions pris au piège sur une île qui est engloutie par les flots et entouré de requins, baleines et autres serpents de mers affamés. Tous les coups sont permis, et les alliances sont aussi brèves qu'imprévues. Un excellent choix pour une famille avec des enfants d'une dizaine d'années.

Du côté des jeux pour enfants, ce fut une grosse déception. Rien de bien original à se mettre sous la dent cette année. Le nouveau Drei Magier est un cran en dessous du Labyrinthe Magique, chez Haba, le Kinderspiel n'est rien de plus qu'un jeu de billes, et la nouveauté Amigo, Voll in Fahrt, s'est finalement révélé complexe et un peu long.

Essen 2009 - Court reportage

Quelques jours après le salon, voici un court reportage sur l'édition 2009 de ce fantastique salon qu'est le Spiel d'Essen.

Cette année encore, nous sommes montés de Lyon à 9 dans un minibus. Excellente solution qui confère économies et grande synergie de groupe. D'autant que cette année l'ambiance du groupe était excellente et je pense que tout le monde en gardera un très bon souvenir. Et nous avons tous été plus modérés dans nos achats que l'an dernier. Il faut dire que la guerre des prix n'a pas vraiment eu lieu, et qu'en déstockage on trouvait peu de superbes opérations (citons tout de même Chinatown, Ca$h'n'Gun$ ou encore Ave Caesar version Ubik/Edge à 10€).

Dans la mesure où l'essentiel des jeux arrivent désormais en France (souvent traduits) grâce aux réseaux des distributeurs qui se sont étendus ces dernières années, mon objectif était de ne ramener que les jeux dont je ne serai pas sûr qu'ils arrivent en boutique française. Le reste, je les achèterai plus tard en boutique en France. Cela permet d'effectuer des achats plus avisés (car il est difficile sur le salon de se faire une idée d'un jeu, d'autant qu'il y a souvent un louper sur un point ou deux des règles).

Du coup, je n'ai ramené "qu'une dizaine" de jeux dans ma besace. Du côté des nouveautés, citons : Opera pour le thème novateur et car j'aime ce genre de musique (mais après une première partie à deux, le jeu souffre d'une règle mal écrite et de l'impossibilité pour le deuxième s'il est mal parti de rattrapper son retard), Peloponnes, un jeu d'enchères rapide dans lequel les joueurs bâtissent une civilisation (ou plus précisément une cité grecque du Péloponnèse), Day & Night, jeu à deux joueurs d'un petit éditeur hollandais qui a reçu l'International Gamer Awards cette année. Et l'excellent A la carte, un jeu d'ambiance sur le thème de la cuisine. J'avais prévu de l'acheter aux occasions et ce fut une agréable surprise de constater qu'il bénéficie d'une réédition cette année (vingt ans après la première édition !) avec une présentation soignée. J'attends maintenant la mise en ligne de la traduction française, car la règle en allemand n'est pas toujours simple à comprendre ^^.
Enfin, il aura fallu attendre le dernier moment, dimanche matin 11h pour trouver le coup de coeur du salon. Ce fut Horse Fever, une véritable rencontre avec ses auteurs italiens qui désespéraient de n'avoir personne sur leur stand. Si le jeu repose sur une thématique un peu trop connue (les paris sur les courses de chevaux), l'approche est bien différente : le graphisme tout d'abord confère une ambiance particulière au jeu. Le traitement du thème ensuite est différent, puisqu'ici les joueurs ne se contentent pas de miser sur des chevaux, mais ils peuvent également acheter les écuries, les chevaux et influencer sur les résultats (les coups bas sont permis). Le but n'étant pas d'être le plus riche à la fin mais d'avoir acquis le maximum de points de victoire (ça n'a l'air de rien, mais ça change pas mal de choses au final).
Les autres nouveautés du salon sur lesquelles j'ai jeté mon dévolu sont Miss Poutine, encore un jeu d'ambiance sur la cuisine, cette fois-ci le jeu est Québécois (facile à deviner vu le nom) et ça crie beaucoup, bref, c'est idéal au restau. Et aussi le dernier Dominion Rivages, mais en version anglaise grâce à l'opportunité de l'avoir à un prix incroyable sur le stand Rio Grande (Gaëtan, si tu me lis, merci ;o) )
Pour le reste, du côté des occasions, mon choix s'est porté sur Bazaar et Pit qui manquaient encore à ma ludothèque.

Cette année, j'aurai entendu beaucoup de bien de Dungeon Lords, Last train to Wensleydale, Loyang, Funkenschlag Fabrik Manager ou encore Vasco de Gama. Tous ces jeux rejoignent donc ma liste d'achats à venir. A ce sujet, sachez que les boutiques françaises n'ont pas traîné à mettre en rayon les nouveautés. Retrouvez-les plus facilement grâce à Knapix.

Côté jeux pour enfants, pas grand chose à se mettre sous la dent cette année encore. Citons tout de même l'original Polizei Alarm chez Haba, qui présente un jeu atypique dans lequel un joueur joue le cambrioleur qui doit ouvrir le plus de coffres en jetant des dés, tandis que le policier doit déplacer la voiture de police dans la ville à la recherche du cambrioleur grâce à un astucieux système de deux plateaux.

Au niveau des tests, j'ai eu l'occasion de découvrir Tobago, un beau jeu aux mécanismes intelligents pour un public familial, qui a ses chances pour le Spiel. Krysis est un jeu qui avait de bonnes idées, mais qui ne marche pas, en partie à cause du hasard, et d'un déséquilibre dans les stratégies gagnantes. Albion part également avec de bonnes idées, mais une fois les mécanismes compris, le jeu tarde à se conclure. Du côté des corréens les deux jeux testés sont de simples adaptation de Coloretto et de Halli Galli, dommage. Enfin Bunny bunny, Moose moose, le jeu d'ambiance de Vlaada Chvatil souffre d'une règle un peu complexe pour un jeu de ce genre. Mais après deux ou trois parties de rodage, nul doute qu'il est très fun. Je passe sur les autres jeux de second plan ou encore le pire jeu du salon : un jeu japonnais (Rabbit Hunter ?) qui met en scène des chasseurs et des lapins.

Enfin, au niveau du salon lui même, encore une fois, la multiplication des stands des distributeurs proposant de très nombreuses tables pour tester les jeux est très appréciable : Je n'aurais jamais autant joué que cette année. Par contre, on peut déplorer une faible concurrence sur les prix cette année : Les jeux étaient disponibles quasiment au même prix partout et il fallait avoir l'oeil pour faire de bonnes affaires. A tel point d'ailleurs que ce n'est que dimanche matin que la valse des étiquettes a commencé. En espérant que cela ne sera qu'une erreur de parcours et qu'on retrouvera l'année prochaine un salon plus propice aux affaires, sinon, avec le temps, on peut se demande ce qui motivera encore les joueurs à y aller... Hum bien sûr, je plaisante, car Essen c'est avant tout une extraordinaire ambiance, un retour dans l'enfance, un peu comme pour Noël, mais sauf que là, Noël dure 4 jours !

Et vous, quel est votre bilan de cette édition 2009 ?

En direct du salon Univers d'Enfants

Alors que je suis déjà allé plusieurs fois à Essen, je n'étais encore jamais allé au salon Univers d'Enfants, pourtant bien plus près géographiquement. Ce salon est réservé aux professionnels, et permet aux distributeurs de jeux et jouets de rencontrer les acheteurs des boutiques spécialisées, ainsi que la presse.
C'est donc l'endroit idéal pour découvrir ce que 2008 nous réserve...

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Essen - Cuvée 2005

Rentré dans la journée de samedi du salon d'Essen, je n'avais pas encore eu le temps de donner signe de vie sur le site avec un planning de début de semaine assez chargé.
Mais j'ai pu trouver un peu de temps hier dans le train pour vous écrire un petit compte-rendu du salon.

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Visite des bureaux de JeuxADeux

Cela faisait un petit moment que l'idée me trottait dans la tête, et ce midi, de passage chez moi, j'en ai profité pour faire un crochet par les bureaux de JeuxADeux et prendre quelques clichés.

Mise à jour du 5 juin matin : La réplique d'autres webmestres ne s'est pas faite attendre, voici que JeuxSoc propose également la visite de leurs bureaux.

Mise à jour du 5 juin 22h20 : Et c'est au tour de LudiGaume de rentrer dans la danse, merci à eux pour le petit tour de la propriété. Il va falloir que j'étoffe mon reportage car je n'ai pas abordé certains points...

Mise à jour du 8 juin : Et hop, comme il ne veut pas passer à côté de la mode, c'est au tour de Ludo le Gars de nous faire visiter ses bureaux.

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