Cette semaine je vous propose de découvrir une nouveauté qui a rejoint les bacs il y a moins de deux semaines. Vous ne rêvez pas, pour une fois sur JeuxADeux nous suivons l'actualité ^^. Je vais donc vous présenter Yōkaï no Mori, la nouveauté de Ferti de cette année.
Yōkaï no Mori est un jeu d'introduction au Shogi (variante asiatique des échecs) pour deux joueurs. A l'origine de ce jeu, on trouve Madoka Kitao, championne de Shogi qui a souhaité créer un jeu pour initier les plus jeunes et amener les femmes au Shogi. Ce jeu s'appelle dōbutsu shōgi ou encore Let's Catch the Lion et s'est déjà écoulé à plus de 500 000 exemplaires (non, non, je n'ai pas mis un zéro de trop !) au Japon depuis 2008.

La règle est simple : le plateau est constitué de 3 x 4 cases, et chaque joueur dispose de quatre pièces. Les kanji ont été initialement remplacés par des animaux dans la version japonaise du jeu (Let's catch the lion). Pour faciliter l'apprentissage du jeu, des points sont placés sur les pièces pour rappeler comment elles peuvent se déplacer. Les règles suivent celles des échecs : à son tour un joueur déplace une de ses pièces, et si celle-ci arrive sur une case occupée par une pièce adverse cette dernière est capturée. Le joueur qui parvient à capturer le koropokkuru (= Roi) adverse est déclaré vainqueur. A noter qu'il existe également une autre façon de gagner en amenant son koropokkuru sur la ligne adverse (plus rare). Par contre, à la différence des échecs, il est possible de remettre en jeu une pièce qui a été capturée sur n'importe quelle case libre du plateau, on appelle ça le parachutage.

Dans son travail d'adaptation, Ferti a remplacé les animaux (jugés trop enfantins) par des yōkaï, des esprits de la forêt, superbement illustrés par Naïade. Pour le reste, la règle du jeu n'a pas changé.
Et la bonne idée de l'éditeur a été d'ajouter dans la boîte le matériel pour jouer une autre variante du Shogi inventée par la Fédération japonaise de Shogi : Le jeu suit toujours les mêmes règles (à part qu'un joueur ne gagne pas s'il amène son koropokkuru/roi sur la ligne adverse), mais il se déroule sur un plateau de 5 x 6 cases et que chaque joueur dispose de 9 pièces.

Les règles sont tellement simples qu'elles sont tout de suite comprises par les plus jeunes, et le succès est garanti. A mon retour d'Essen, je n'ai pas pu toucher le jeu pendant la première semaine car mes enfants enchaînaient les parties !
Mais ne vous y trompez pas, ce jeu n'est pas fait exclusivement pour les enfants, il regorge de subtilités, essentiellement dans le parachutage des pièces capturées. La clé du succès réside dans cette règle, car toute pièce capturée devient une menace susceptible d'arriver n'importe où sur le plateau, en général en renfort d'autres pièces déjà positionnées pour de nouvelles captures. Résultat, ça réfléchit beaucoup autour du plateau, et avec la grande version du plateau il devient difficile d'anticiper les nombreux coups possibles (qu'est ce que ça doit être au Shogi ?!). Mais que la partie (jamais bien longue) soit gagnée ou perdue, on y revient toujours avec plaisir !
Un dernier mot tant qu'à parler de l'accès du jeu aux enfants. Du fait des parties très courtes sur le petit plateau, les enfants seront tout à leur aise et ne risquent pas des pertes de concentration comme c'est souvent le cas aux échecs. Ce jeu n'a que des atouts, je vous dis.

Au final, ce Yōkaï no Mori se révèle être plus intéressant à jouer que le simpliste Chessquito. On est sous le charme dès la première partie (et même avant d'ailleurs tant les illustrations sont sublimes et donnent tout de suite envie d'y jouer). La règle ultra simple, la richesse des choix, et la rapidité (et parfois la violence) des parties font le reste. Enfin, le plateau double face destine le jeu aussi bien à des enfants qu'à des adultes en quête d'un nouveau jeu abstrait d'une grande richesse. Vous ne saviez pas encore quel jeu demander ou offrir à Noël ? Ne cherchez plus.